J'adore Saint-Petersbourg
Nous avions 26-27 ans. Il y a très long temps ! Nous étions débordants d’énergie, et de projets. On vivait dans un pays communiste fermé à l’étranger. On ne pouvait pas voyager ni faire ses vacances dans un pays occidental, ni inviter des amis occidentaux chez nous. Le communisme appliquait cette méthode d’isolement et critiquait par tous les moyens l’occident comme étant un lieu de perdition. Pour mieux préserver son pouvoir. Mais en cette année 1962, il y avait un peu plus de liberté.
Comme
l’entreprise dans laquelle mon mari
était ingénieur avait organisé une excursion intéressante : Kiew-Leningrad-Moscou.( Leningrad pour ceux qui ne le sauraient pas était l’ex Saint-Petersbourg),
nous avons commencé a nous préparer avec
enthousiasme.
On attendait avec impatience visiter la ville de Pierre le Grand, Tzar de Russie (il fut le tsar de Russie dès 1682 et le premier empereur de l'empire russe de 1721 à 1725. Son vrais nom, Piotr Alexeïevitch Romanov, de la grande famille des Romanov). Ce personnage nous a toujours intéressé et fasciné ;
Moi et Alexandre, mon mari, avions beaucoup lu sur sa vie : Type intéressant, un caractère vif, plein d’énergie, imposant (haut de 2 m), très intelligent, qui aimait la vie, mais qui a su aimer et transformer son pays moyenâgeux et la vie de la vieille Russie, en poussant ce pays vers la modernité. « Il fit face à beaucoup d'oppositions d'hommes politiques russes et réprima brutalement toutes les rebellions envers son autorité. Et ce qui est très original c'est qu’en 1697, s'inscrivant anonymement sous le nom de Pierre Mikhaïlov dans une suite diplomatique il se rendit d'abord en Prusse, où il étudia essentiellement l'artillerie, puis dans l'Empire des Habsbourgs, aux Pays-Bas, où il travailla comme simple ouvrier dans les chantiers navals de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, et en Angleterre pour approfondir ses connaissances théoriques en matière de construction navale. Il étudia la construction navale à Amsterdam et Deptford (Londres) » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Ier_de_Russie )
Après être retourné en Russie, il réforma la science en incluant les inventions d'Isaac Newton (qu'il avait apprises en Europe de l'Ouest) et réprima la rébellion des Streltsy (les gardes impériaux russes) qui avaient aidé sa sœur Sophia à essayer de l'éliminer. « Dans bien des domaines, l’œuvre de Pierre prolongea celle de ses prédécesseurs, mais en allant beaucoup plus loin, que ce fût dans le domaine militaire, dans celui des réformes administratives, voire, jusqu’à un certain point, dans celui de la culture, de l’enseignement et de l’Église. Depuis la première campagne d’Azov en 1695, contre l’Empire ottoman, son règne se passa en guerres quasi incessantes — sur ce point, il n’avait rien à envier à Louis XIV avec lequel il était comparé. Et l’on oublie trop souvent cette évidence : c’est sous Pierre que la Russie devint une monarchie militaire, comparable à ses grandes sœurs du « Nord », la Prusse et la Suède. Les méthodes employées par le tsar et ses lieutenants pour entraîner un pays mal préparé aux guerres européennes, à affronter l’armée suédoise, une des plus fortes d’Europe, furent mises progressivement en oeuvre à partir de 1699, date de l’entrée en guerre de la Russie contre la Suède. Le double système ancien — celui du ban et de l’arrière-ban de la noblesse (destinée surtout à la cavalerie) mobilisée le temps d’une campagne, et celui des régiments réguliers de mousquetaires et de canonniers, fit très rapidement place à une seule armée uniformisée et obéissant à une organisation unique en Europe, codifiée par le Règlement militaire de 1716 ». http://www.asmp.fr/travaux/communications/2003/berelowitch.htm
Nous voilà à Saint-Pétersbourg. La ville qu’on rêvait de visiter depuis toujours. La ville où j’aurais aimé vivre si elle ne faisait partie d’un pays communiste. J'ai aimé aussi l'hitoire de cette ville et nous avons constaté que la population est differente. Plus calme, plus instruite, plus elegante, plus rafinée. En plus il y a cette histoire du courrage que les gens on eu pendant la deuxieme guerre mondiale quand Leningrad a été assiegé.
En 1703, Pierre le Grand, tzar de Russie, a réussi en 10 ans seulement, faire surgir au milieu du delta de la Neva et parmi les marais, l’une des plus belles villes du monde : il la baptisa Saint-Pétersbourg. Il la fonda en 1703 à l'image d'Amsterdam qu'il admirait. La ville devint la capitale de la Russie en 1712. Cette nouvelle Venise du Nord fut ensuite le centre de la vie politique en Russie jusqu'à la Révolution russe de 1917. Renommée Petrograd de 1914 à 1924, elle changea à nouveau de nom de 1924 à 1991 adoptant le nom de Leningrad suite à la mort de Lénine.
Pierre le Grand, qui était un personnage d’une énergie débordante et qui désirait changer son pays assez moyenâgeux, étant un grand admirateur de l’occident, a essayé de moderniser les Russes et la Russie. Pour construire Saint-Pétersbourg il a fait examiner les rives de l’estuaire de la Neva et des îles, et en a trouvé celle-ci qui était très convenable pour le bâtiment de la « Ville aux cent îles et aux cinq cents ponts » appelée non sans fondement "Venise du Nord". Pour la construire, le tsar fit venir, dans un premier temps, quarante mille hommes puis, chaque année, trente mille autres. Les conditions de travail et d’hygiène, extrêmement dures, coûtèrent la vie à des dizaines de milliers d’ouvriers ; Tout au long des XVIII et IXe siècles, la ville s’enorgueillit de palais somptueux, d’églises, de monastères, de résidences particulières qui ne le cédaient en rien au luxe des demeures aristocratiques ou de l’amirauté ; rapidement devenue le principal chantier naval de Russie, celle-ci était comparée à l’arsenal de Venise. Dans le port qui ouvrait la ville sur la mer, se pressaient des navires de toute l’Europe.
Comme on avait étudié la langue russe à l’école et aussi son histoire, sa géographie, ses coutumes, son folklore avec sa musique et ses danses, (n’oublions pas que la Roumanie était sous l’occupation russe et toujours sous le contrôle russe) nous étions parfaitement informés et bien sur très curieux de voir enfin ce pays. Une fois arrivés à Leningrad (Saint-Pétersbourg), nous étions complètement émerveillés. Nous avons parcourus rues, avenues et perspectives, visités les palais et les musées, ou bien nous avons flânés au long de la Neva. Surtout qu’on faisait souvent la comparaison avec Venise.
En ce moment là, à Saint-Pétersbourg au mois de juin il y avait la splendide période de nuits blanches et il faisait un temps très doux. On y avait rencontré la jeunesse communiste (c’était le but de l’excursion pour les organisateurs) et si pendant la journée nous visitions musées, parques, et tout ce qu’il y avait à visiter, le soir, on rencontrait cette jeunesse russe et on restait avec eux toute la nuit au bord de la Neva, en les écoutant comme ils nous chantaient des belles chansons russes en s’accompagnant de la guitare. Nous étions fascinés par leur talent, mais, je crois que ces magnifiques nuits blanches y étaient aussi pour quelque chose. On voyait bien quand on regardait nos montres qu’il faisait déjà minuit ou une heure du matin, mais il y avait toujours un crépuscule doux, une agréable et mystérieuse lumière. Située à 60 degrés nord, Saint-Pétersbourg, est célèbre pour ses fameuses « nuits blanches ». Mais si on va au nord du 66e parallèle, on franchit le cercle polaire. Au-delà de cette limite, le Soleil ne se couche pas pendant quelques jours ou quelques semaines de part et d’autre du solstice : c’est le soleil de minuit.
Mais le plus grand événement de notre excursion à été la visite de l’Ermitage, un des plus beau musée du monde. Il renferme une fabuleuse collection de peintures. Il possède, en outre, des départements consacrés à la préhistoire, à l'art gréco-romain, à l'Égypte ancienne et aux antiquités russes et orientales. Des trésors qui datent depuis longtemps car la Grande Catherine, pendant son règne, « a mis en place un remarquable réseau d'achat des œuvres d'art à l'étranger qui fonctionnait par l'intermédiaire de ces diplomates, ambassadeurs, ces amis très proches et indicateurs spécialistes d'arts. Elle n'hésitait pas à payer le prix fort dès qu'elle apprenait que telle ou telle collection était disponible sur le marché. Quant on parle de marché, il s'agit des collections privées que les propriétaires (la plupart, très riches représentants de la noblesse et de la haute société) étaient obligés de vendre parfois à cause de problèmes d'endettement. » Trouvé dans le site : http://www.russie.net/russie/ermitage.htm
Nous étions fascinés aussi par le palais lui-même et en passant d’une pièce à l’autre nous ne pouvions pas rester indifférents à a beauté du plancher, un parquet fait de plusieurs essences de bois rare. Il y avait même l’ébène.
Le jour suivant nous avons visité Petrodvorets c'est-à-dire le « Palais d’été » du tzar, avec ses jardins magnifiques où Pierre le Grand s’est inspiré de Versailles. Au XIXe siècle, l'aristocratie locale aimait à se promener au milieu de ses pavillons, de ses fontaines et de ses statues disposés suivant une rigoureuse symétrie. A l'une de ses extrémités, le modeste palais d'été (1704-1714), fut le premier palais de Saint-Pétersbourg. Nous étions étonnés car toutes ses statues étaient dorées. Et comme nous sommes arrivés après une courte pluie et le soleil est apparu ensuite brusquement, tout brillait comme dans un magnifique rêve.
Après nous avons visité Moscou, grande ville qui nous a impressionné par sa célèbre « Place Rouge » que nous l’avons trouvé immense, vraiment trop, trop grande : http://www.studentsoftheworld.info/visites/Place_Rouge/PR_f.html
Et dans cette « Place Rouge » il y avait la cathédrale St. Basile (voir dans le site si dessus) que j’ai beaucoup aimé. (Je ne sais pas si aujourd’hui je l’apprécierais comme dans le temps, car peut être mes goûts on changés). Dans la même "Place Rouge" il y avait aussi le splendide « Musée Historique » une établissement de couleur rouge brique, dont les toitures étaient blanche comme s’il y avait neigé dessus. J’ai beaucoup aimé. (Voir aussi dans le même site si dessus). Et puis, toujours dans la même place (vous voyez comme elle est immense ?) il y a le Kremlin dont tout le monde a attendu parler : une ville dans la ville. Ici il faut avoir beaucoup de temps car à l’intérieur des murs du Kremlin il y a des trésors qu’on ne peut pas voir en un heure ou deux. Il faut du temps. En face il y avait enormement de monde qui faisait la queue pour entrer au mausolé de Lenin qui était adossé aux murailles du Kremlin : un beau monument de granite rouge. Si on avait le courage de faire la queue (toujours presque 200 personnes) on pouvait le voir car il gissait là depuis 40 ans. Son corps embaumé (selon une méthode exclusive) est exposé au public depuis l'année de sa mort en 1924. Bien sur le fait de voir Lenin, nous a impressionés mais... est ce que maintenant après les changements de 1990 il y en a encore autant de monde ?
Un autre jour a été dédié au musée Pouchkine ou nous avons admiré la peinture française.
A Kiev, par contre, on a admiré les magnifique jeunes filles ukrainiennes, une plus belle que l’autre. Tard, en fin d’après midi elles allaient danser et, l’idée ingénieuse de Russes, a été de créer des pistes de danse directement dans la rue près d’un carrefour ou d’une place. Un haut parleur diffusait de la musique de danse (plutôt des valses car à l’époque la musique à la mode en occident était considéré comme décadente, donc interdite en Russie) et les belles filles d’Ukraine dansaient comme tout les russes : à la perfection. Décidément les russes ont la musique et la danse dans leurs gènes !
Et après, le retour qui a été très fatiguant puisque on ne faisait que discuter de toutes nos impressions.
J’ai trouvé sur internet un passage très intéressant où on voit l’influence française extrêmement forte en Russi d’autre fois. Il est vrais qu’à l’époque où nous avons faite cette fameuse excursion , presque toute l’intellectualité russe, même les jeunes étudiants, même dans la rues, parlaient un peu le français, (et certains même très bien).
Je vous laisse lire ce document si intéressant :
Des Français à Saint-Pétersbourg Depuis Pierre le Grand et la fondation de Saint-Pétersbourg sur les bords de la Neva, et ce jusqu’à la Révolution d’Octobre 1917, des architectes, peintres, savants, bâtisseurs, ingénieurs, industriels et banquiers français prirent une part active à la création de la Capitale du Nord, aidèrent à son développement et à son épanouissement. L’auteur du premier bâtiment de la ville - une forteresse en bois en terre battue - fut l’officier du génie Joseph Gaspard LAMBERT DE GUERIN, général de France en service en Russie. L’architecte Jean-Baptiste LEBLOND fut invité de France pour créer un jardin "à l’image de celui de Versailles", jardin que Pierre le Grand qualifia "de vraie curiosité". LEBLOND amena avec lui en 1716 toute une équipe de ciseleurs, de dessinateurs, de fondeurs, de tailleurs de pierre, de bijoutiers et autres maîtres artisans français. Les nouveaux venus devaient non seulement travailler à Saint-Pétersbourg mais aussi former des Russes "sans rien cacher ou taire". Sur l’île Vassilevski, à côté du Palais Menchikov, se forma tout un faubourg français. Pierre lui-même, connaissant bien les arts et métiers, y venait de temps en temps et "daignait s’intéresser aux travaux". (Menchikov était un des meilleurs compagnons de Pierre le grand. Il est difficile d’estimer le rôle joué par les architectes et sculpteurs français dans la formation de l’image architecturale unique en son genre de la Capitale du Nord. Il suffit de dire que la cathédrale Saint Isaac et la Colonne Alexandre de MONFERRAND, le "Cavalier d’airain" de FALCONET, l’ensemble de la Flèche de l’île Vassilevski crée par Thomas de TOMON sont devenus des symboles de Saint-Pétersbourg. Le pont de la Trinité construit selon un projet de la société française BATIGNOL décore le panorama de la Neva par son dessin harmonieux et sa silhouette élancée. Sous le règne de l’impératrice Élisabeth Petrovna des acteurs et musiciens français travaillait à Saint-Pétersbourg en permanence. Ce n’est pas un hasard si le Théâtre Mikhaïlovski, l’un des théâtres impériaux, avait pour autre nom Théâtre français. Le ballet russe mondialement connu doit sa naissance et son épanouissement à trois maîtres de ballet français : Jean-Baptiste LANDET, Charles-Louis DIDELOT et Marius PETIPA. Au XIX e siècle la colonie française à Saint-Pétersbourg comptait plus de quatre mille personnes. Chacun des groupes ethniques habitant Saint-Pétersbourg avait sa propre spécialisation professionnelle. Les Français étaient considérés comme meilleurs cuisiniers, modistes, coiffeurs ainsi que professeurs de danse, de musique et d’escrime. Connus en Europe comme maîtres de l’art culinaire, ils furent les premiers à ouvrir des restaurants à Saint-Pétersbourg. Les restaurants français avaient les meilleures réputations et étaient les plus en vogue. Il était chic d’acheter un petit chapeau chez "Madame Louise" ou commander un bouquet de fleurs au magasin "Fleur de Nice". Les magasins français étaient renommés comme les magasins les plus recherchés et les plus élégants. La perspective Nevski était émaillée d’enseignes "Magasin lyonnais", "Vrai savon de Marseille" etc. Les habitants de Saint-Pétersbourg du début et du milieu du XIX e siècle connaissaient très bien la librairie des français BELLIZARD et DUFOUR dans laquelle le poète Alexandre POUCHKINE se rendait souvent. C’est à l’imprimerie privée dans la rue Bolchaïa Morskaïa de l’entrepreneur français A. PLUCHARD que les œuvres immortels du poète étaient imprimées. Les Français étaient aussi présents dans les affaires hôtelières. Dans les années 1830 "l’Hôtel de Paris" situé dans l’immeuble du Conseiller de la Cour CALLERGIE au coin de rue Malaïa Morskaïa et de ruelle Kirpitchni était très populaire. La fabrication des soi-disant "articles de Paris", c’est à dire des objets de luxe et des vêtements à la mode, était la base des petites entreprises françaises en Russie. Mais il y avait aussi des grandes entreprises appartenant aux Français. Par exemple, les deux fameuses fabriques de A. MORAND et de F. CHOPIN ouvertes dans les années 1840. La première était spécialisée dans la fonderie de monuments qui embellirent les places de Saint-Pétersbourg, l’autre effectuait des commandes pour le Palais d’Hiver et la cathédrale Saint Isaac. Parmi les géants de l’industrie lourde fondés par les Français, le plus connu était l’usine franco-russe de construction de machines créée en 1881 dans l’arrondissement de Kolomenskaïa et qui produisait des machines pour les navires. Les financiers français prenaient une part active dans la vie économique de Saint-Pétersbourg. Une place à part était occupée par la banque parisienne "Crédit Lyonnais" dont l’agence était située depuis 1879 dans le bâtiment du "Passage" (48, perspective Nevski). Elle traitait avec la famille impériale. |