Depuis mes
premières années d’adolescence j’écoute Chopin avec la même émotion et le même enchantement car cette superbe musique parfois si douce, ou révolutionnaire
et pathétique, parfois si triste, est toujours chargé de passions. Je pourrais l’écouter toute une vie en éprouvant chaque fois la même admiration pour ce génie de la musique
romantique.
Chopin est
né le 1er mars 1810
en Pologne d’un père français et d’une mère polonaise, Il est le deuxième d’une famille de quatre enfants.
Il est mort le 17 octobre 1849
de tuberculose pulmonaire, à seulement
39 ans.
Depuis sa
tendre enfance Frédéric Chopin se montre passionné par le piano. À l’âge de six ans on lui trouve un
professeur, (Adalbert Zywny ), qui lui communique sa passion pour
Bach et Mozart. Mais le professeur est violoniste
de métier.
A huit ans Chopin compose sa première
polonaise. A douze ans il n’a déjà plus rien à
apprendre du vieux Zwyny.
Après avoir
terminé le lycée, en 1827, il commence ses études à la Faculté de composition de
l'Ecole Supérieure de Musique et obtient
le diplôme de composition en 1829. Sur ce diplôme on peut lire une mention
inscrite par son professeur : "particulièrement doué, génie de la musique
".
En 1830 il part pour Vienne et une semaine après son arrivée dans la
capitale autrichienne, commence l’insurrection de Varsovie. (Les russes, les
voisins de la Pologne, ont été toujours le pire ennemi de la Pologne). Chopin
est bouleversé ! Malgré son envie
de rentrer dans son pays, il reste à Vienne. Ici il obtient un passeport pour la France et quitte Vienne pour aller à Paris.
Avant même
d’arriver à Paris, il apprend l’écrasement de l’insurrection, la prise et le
sac de Varsovie par les troupes russes : le 18 septembre 1831. Sa colère envers les Français qui n’ont pas
secouru son peuple est réelle.
- Mais à
cette époque, Paris est la capitale de la musique et Chopin a le coup de
foudre pour cette ville, quoi qu’il n’ait pas l’intention de s’établir en France. Pourtant une fois arrivé à Paris il a l’occasion de se faire
présenter à Rossini, Cherubini et à Kalkbrenner,
le pianiste incontesté de l’époque. Chopin fait aussi la connaissance de Pleyel, dont il défendra cette
marque, devenue célèbre, et qui le
fournira en pianos jusqu’à la fin de sa vie.
Liszt, Berlioz, Mendelssohn,
deviennent ses amis. Quel bonheur !
Regarder Paris à cette époque, dans le site si
dessous : http://www.coindumusicien.com/Fredchop/pluspari.html#0C’est dans
les salons Pleyel que Chopin donne son
premier concert le 26 février 1832.
A 22 ans.
Il est
rapidement adopté par l’élite cultivée, et gagne largement sa vie en donnant
des cours de piano aux jeunes gens de la société. Toujours élégant, bien habillé,
avec beaucoup de goût, très fin, élancé, il est nommé par les parisiens
« L’arbitre de l’élégance ».
Quoique à chaque concert il enthousiasme son
auditoire par l’originalité de ses compositions, sa virtuosité, l’élégance de
ses interprétations, en général il
préfère donner des leçons. La raison est simple : son état
physique, ne lui permet pas de jouer longtemps en public, à la différence d'un
Liszt par exemple. Sa santé est en effet très fragile.
Il se met à cracher
du sang. Il est épuisé et tousse sans arrêt. C’est la tuberculose ! Du fait de cet état, il rate son mariage : il
comptait en effet épouser la jeune, douce et belle Maria Wodzinski, car il s’aimaient tant. La jeune fille appartenait à une famille qu'il connaissait depuis l'enfance. Mais la mère de Marie s'y oppose, affolée par sa
maladie.
En mai
1834, il aurait du se rendre à l’ambassade russe pour régler son droit de
séjour en France, mais il refuse de s’y rendre a une autre ambassade que la sienne, et devient par cette
décision un émigré polonais. Cette décision lui interdit toutes possibilités de
retour en Pologne.
Le talent de Chopin est unique, il est compositeur, un improvisateur de génie, pianiste et pédagogue. Autant d'aspects d'une personnalité
créatrice unitaire, dont l'originalité et l'indépendance ont été reconnues
d'emblée. http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations/chopin
Pratiquement autodidacte au piano,
Chopin en a tiré une exploration sonore et technique entièrement neuve. Il est
l'unique génie musical du 19e siècle à s'être délibérément concentré que sur
son instrument.
A 28 ans il
fait la connaissance de George Sand. Ils
ont trop souffert tous les deux (elle venait de rompre la liaison avec Alfred
de Musset, lui, séparé de Marie, qu’il a
beaucoup aimé), pour se lancer dans une nouvelle aventure sans méfiance. Dès le
début, cet amour est voué à l’échec... !
Leur
liaison va durer neuf ans, mais leur intimité, peut-être juste quelques mois.
Sand était assez protectrice,
maternelle, et Chopin à cette époque en avait un peu besoin de ça à cause de sa maladie et du fait qu’elle
se sentait à l’aise partout dans ce
monde ou il avait débarqué depuis peu de temps. Mais, Chopin, lui, très jeune, rêve encore à l’ombre des jeunes filles en
fleur et cette dame à huit ans de plus que lui. »
http://www.coindumusicien.com/Fredchop/rencontr.html (si vous entrez dans ce site, mettez le son
pour écouter la nocturne op 9, N°2 que j’aime
énormément. Je l’avais jouée entre 16 et
18 ans. Après j’ai quittée pour quelque
années mes parents pour aller faire des études et là je n’avais pas de piano.
Chez Chopin
la variété des sentiments (pour sa patrie, pour sa nouvelle vie parisienne qu’il
aime beaucoup, ses désirs) toutes ses états d’âmes se ressentent dans son œuvre, et c’est celle-ci la caractéristique et la valeur de sa cette magnifique musique.
Chopin, dans sa différenciation sentimentale
montre un panorama si ample qu’il est difficile de le saisir par la pensée. Un
phénomène exceptionnel de ce point de vue constitue le cycle de 24 PRELUDES OP. 28, un guide raffiné de l’âme et
ses replis les plus profonds. La variété d’émotions et d’ambiances est visible
même dans le genre, on dirait, lié avec un seul type d’expression, le nocturne.
En fait, chacune de vingt nocturnes de Chopin montre une face émotionnelle
différente, sans parler des reprises et évolutions à l’intérieur de la pièce.
« Les mêmes
grandes émotions patriotiques que l’auteur exprimait dans ses lettres et les
notes intimes, avaient laissé également des traces durables dans sa musique.
Mais il faut de l’intuition et de la sensibilité pour les reconnaître - aussi
bien celles du pianiste que celles de l’auditeur. »
« Chopin a donné une voix propre à la main gauche,
écrit Hélène Grimaud; il a exigé d'elle une
vertigineuse virtuosité »
L’œuvre de Chopin
Il est difficile de classer l'œuvre de Chopin de façon strictement
chronologique. Chopin a écrit des nocturnes, des mazurkas, des polonaises, des
sonates, et des magnifiques Valses qui n’ont rien d’un valse qui se danse, mais qui sont d’une grande beauté et d’une grande difficulté
d’interprétation « La valses
brillante » par exemple : magnifique et pour moi impossible d’interpréter.
Je
vous présente l'essentiel des genres qui
constituent l’œuvre de Chopin:
1. Les
Polonaises, C'est avec l'opus 26 n° 1 que Chopin ouvre une nouvelle voie et lui donne son caractère
martial. »
http://www.coindumusicien.com
Polonaise opus 26 n° 1
2. Les
Mazurkas,
(
Comme la polonaise, la mazurka est à l'origine une danse. Chopin en a conservé
ce rythme. Chopin mettait dans les
mazurkas la Pologne en musique.
" Il a ennobli la mélodie,
agrandi les proportions."
. (Mettez le son pour écouter la
Mazurka opus 7 n°1).
Mazurka opus 7 n° 1
3. Les Nocturnes,
(C'est de la musique d'état d'âme que
j’adorais et que j’aime toujours.
On s’abandonne vers un état de sensibilité diffuse. Ce sont des pages où se mêlent la tristesse,
la mélancolie, la douleur, en fait c'est le journal intime de Chopin. )
Nocturne n° 13 op. 48 n°
1
Les Sonates, (j’aime l'opus 35 avec la marche funèbre et l'opus 58. Ces deux sonates sont une pure merveille !
La sonate (opus 35) est articulée autour
de la marche funèbre et de l'idée de la mort, avec un dernier mouvement très
court où les deux mains jouent à l'unisson. )
4. Les
Etudes, Étude op. 25 n° 1
( Chaque étude a un but technique bien
définit)
5 . Les Valses : Valse opus 64 n° 2 en ut
#
mineur
(Ce sont de véritables poèmes,
pleines d'élan spontané. Le lyrisme de Chopin peut à nouveau s'exprimer
pleinement et en aucun cas il ne faut considérer ses valses comme des œuvres de
moindre qualité.)
6. Les
Ballades
Ballade en Sol mineur op.
23
Quatre ballades, quatre
chefs-d'oeuvre.
(
Vous pourrez retrouvez l'analyse complète de cette oeuvre dans le site "
le coin du musicien" (analyse) )
7. Les Préludes.
Prélude op 28 n°24
(
Il s'agit davantage de la pensée de l'auteur, de ces souvenirs, de son journal
intime, que d'une simple image.
Mais la
maladie va l’emporter : Dans le quotidien polonais du 25 octobre, Norwid
publie son éloge funèbre en ces termes
magnifiques:
" De par la naissance Varsovien, de par le cœur Polonais, et de par le
talent citoyen du monde, Fryderyk Chopin vient de nous quitter. [...] Il savait
cueillir des fleurs des champs sans leur faire perdre leur rosée ni leur
duvet »
Fin
PS. Si
vous achetez ses œuvres en Cd, choisissez
bien l'interprète, Moi j’aime Maurizio Pollini et Martha
Argerich (d’Argentine)
- Une anecdotes sur
Frédéric Chopin que je tiens a la
publier :
Improvisation à Vienne
Le 11 août 1829, Chopin donne son premier concert à Vienne.
Il doit improviser car l'orchestre n'arrive pas à déchiffrer son Rondo...
c'est pourtant un succès !
- Il y a dans ce site ci-dessous,
des photos de la maison de la famille Chopin à Varsovie. Et aussi une belle
photo de son tombeau dans le cimetière
Père Lachaise à Paris, sur lequel on
voit presque chaque jour des fleurs
déposées par ceux qui aiment sa musique.
On peut
passer un bon moment en souvenir de Chopin :
http://www.beskid.com/chopin.html :
Et il y en a aussi :
- Le Musée de la vie romantique
dans le Hôtel
Renan-Scheffer, 16, rue Chaptal, Paris 9e. Métro : Blanche, Saint-Georges
où sont présentées des collections de souvenirs ayant appartenu à des
écrivains, des artistes et des musiciens de l'époque liés à Chopin.
- Aussi vous pouvez lire l’article nécrologique dans la gazette « La Musique » «
publié avec le concours des meilleurs écrivains et compositeurs de France et de
l’étranger »
L’article paru le 21
octobre 1849 à l’occasion du service funéraire à l’église de la Madeleine. Sur le site : http://www.frederic-chopin.com/madeleine.pdf
- Aussi la Bibliothèque polonaise, un endroit très particulier, lié à l'émigration
pendant le partage de la Pologne, créée pour préserver et promouvoir la culture
polonaise à ce moment difficile. Y est liée la Société historique et
littéraire polonaise, sûrement la plus ancienne organisation polonaise à
l'étranger, créée en 1832.
A cet endroit, Chopin a
travaillé et rencontré notamment Adam Mickiewicz.
Le président pense que
l'esprit du musicien "plane encore dans ces murs", précise qu'il
existe ici un Salon Chopin (seul musée à Paris) et le musée Mickiewicz
(visible jeudi et samedi), et qu'il a retrouvé récemment un livre de Karol
Szymanowki sur Chopin et "adhère totalement" aux propos
qu'on peut y lire: "Chopin a réussi a réconcilier l'identité nationale,
mais en même temps il est universel", avec une dimension qui dépasse
largement les frontières d'une culture polonaise ou française.
Et citant Szymanowski, il conclut : "La chose la plus grande que
puisse faire un artiste c'est ce qu'a accompli Frédéric Chopin: il a passé la
plus grande partie de sa vie hors de son pays pour son pays, il est partout car
il a habité avec sagesse l'esprit de la patrie. Et il repose dans la patrie car
il est partout."
Et si vous pouvez voir le film :
La Délégation de l’UNESCO
est heureuse d'annoncer la parution du film
« Norwid :
Poète de l’Europe »
Réalisé par Florian Lebrun
D’après un scénario de Krzysztof Jezewski et Florian Lebrun
AVEC
Andrzej Seweryn (Sociétaire de la Comédie-Française),
Michael Lonsdale, Jean Mambrino, Stéphane Blet, Krzysztof Jezewski,
Marie-Thérèse Ferrand, Isabelle Hagège-Mettler, Katia Zylberberg, Teresa
Budzisz-Krzyzanowska, Mathieu Poilroux, Isabelle d’Ornano, Roger Legras,
Christophe Potocki, Michael Gibson, Maria Delaperrière, Soeur Alina Merdas, Claude-Henry
du Bord, Dominique Daguet, Ewa Bienkowska, Takayoshi Azuma, Ewelina Bromblik,
Marta Jedrzejewska, Joanna Krawcewicz, Ewelina Kucharska, Ewelina Malota,
Katarzyna Palmowska, Andrzej Pozlutko, Maciej Szlachta, Piotr Szumelda-Krzycki,
Maria Stapor, Agnieszka Szczygiel.
MUSIQUE DE
Stéphane Blet, Akira Tamba, Frédéric Chopin,
Robert Schumann, Mieczyslaw Karlowicz.
Docudrame français en couleur d’une durée de 90 minutes
(2002).